Dans quel monde vivons-nous…
La pandémie a révélé nos fragilités, mis à mal notre illusion de toute puissance, réinterrogé nos certitudes. Elle a généré, chez bon nombre de nos contemporains, des peurs, des angoisses et conduit certains à tenir des discours ou à adopter des attitudes parfois surprenants et incohérents. Nos dirigeants, malgré leurs tâtonnements, leurs hésitations, ont fait avec ce qu’ils savaient du mieux qu’ils ont pu. Nous avons le droit de les critiquer pour leurs erreurs, mais nous pouvons aussi les remercier d’avoir su mettre tous les moyens disponibles pour nous venir en aide.
Si les épidémies peuvent être enrayées et combattues par la science, il est un mal beaucoup plus difficile à combattre : c’est l’idéologie ! Comme les pandémies ce n’est pas nouveau.
La dernière nous vient des pays anglo-saxons, « la woke culture », elle est la résurgence de luttes militantes anciennes, elle est portée par une nouvelle génération très active sur les réseaux sociaux. Cette génération « Woke » sous couvert de protection des minorités, de lutte contre les inégalités et l’injustice, contre le racisme et le sexisme, autant de combats auxquels tout chrétien conséquent ne peut qu’adhérer, se donne en fait pour mission de déconstruire les fondements d’une société qu’elle considère établie sur le pouvoir de l’homme blanc, régie par le patriarcat et construite sur un modèle hétérosexuel.
Son projet s’organise sur des modèles identitaires qui la conduit à rejeter, à censurer, à combattre tous ceux qui refusent son système de pensée. En réécrivant l’histoire selon une vision victimaire, elle veut l’imposer comme vérité absolue et menace tous ceux qui ne se positionnent pas de son côté, n’excluant pas la violence.
Nous ne pouvons pas nier que des décisions, des discours ou des comportements ont été la cause de souffrances et d’humiliations injustifiables. Toute femme, toute homme doit être considéré et sa dignité respectée. Nous sommes tous des créatures de Dieu appelées à vivre ensemble. Ce n’est ni dans la haine, ni dans la défiance que nous trouverons une solution, mais en commençant par « aimer notre prochain comme nous-mêmes[1] ». Aimer son prochain c’est aussi savoir pardonner, accepter nos limites, reconnaître nos imperfections. L’Église de Jésus-Christ devrait, à ce titre, être prophétique, en proclamant et en vivant le message qu’elle a reçu à l’exemple de Jésus, en veillant qu’en son sein elle ne laisse pas de place à l’indifférence, à la discrimination ou à l’injustice. Nous sommes appelés à construire dans l’espérance, avec confiance et humilité les yeux fixés sur Jésus qui est le même hier, aujourd’hui et éternellement[2].
C.G.
[1] Lev.19.18 ; Mat.22.39 ; Marc 12.31 ; Luc 10.27 ; Gal. 5.14 ; Jac.2.8
[2] Heb.13.8